L’introduction du livre commence ainsi. Le photographe Christoph Bangert prend le temps de nous expliquer pourquoi et comment ce livre a vu le jour. Il nous livre les images les plus dures, les plus éprouvantes, les plus significatives de ses années de photographe de guerre. Celles-si sont d’ailleurs pour la plupart inédites, ayant été refusées par les rédactions des prestigieuses revues auxquelles il a participé.
J’ai découvert le travail de Christoph dans l’excellente revue « 6 mois« , et la lecture de son livre a définitivement changé quelque chose en moi. War Porn est un livre photographique, un recueil de photos prises dans des conditions épouvantables, dans des pays où la guerre a fait ce qu’elle sait faire de mieux : l’horreur. Sans provocation aucune, sans fard ni filtre, le photographe nous invite à voir par nous-même ce que les médias se refusent à nous montrer.
La démarche de l’auteur est d’autant plus louable qu’il a tenu à ce que la fabrication du livre pousse le lecteur a décider par lui-même s’il souhaite ou non regarder certaines photographies. Certaines pages sont scellées, et il faut les découper pour en découvrir l’intérieur.
Ce ne sont pas forcément les images les plus dures qui figurent à l’intérieur, mais elles sont très significatives aux yeux de leur auteur.
Christoph Bangert nous livre ici un livre éminemment important, indispensable pour comprendre sa démarche : celle de se mettre à nu en nous montrant ce qu’il a saisi à travers son objectif. Celle de nous livrer une partie de l’histoire que nous ne souhaitons pas regarder en face, et de nous inviter à nous poser les bonnes questions.
Nous sommes donc très heureux et fiers de pouvoir à notre tour vous faire connaitre son travail, car comme le dit le photographe Kenneth Jarrecke:
« si nous sommes assez grands pour faire la guerre, nous devrions être assez grands pour la regarder ».
A savoir, pour toute commande sur le shop ou achat à la librairie, chaque exemplaire commandé est signé par l’auteur (Merci Christoph !). En outre, le texte d’introduction, initialement en anglais, a été entièrement traduit par la wonderful Valérie Le Plouhinec, qui m’avait il y a quelques temps accordé un chouette entretien, et que je tiens encore à remercier chaleureusement ici.