Continuons notre petit tour de la rentrée littéraire avec le prochain titre à paraitre à La Belle Colère, cette jeune maison d’édition que l’on aime tant.
Autant vous le dire tout de suite, on ne rentre pas dans ce livre comme dans un lit douillet, prêt à passer une douce nuit bordée de rêves cotonneux. Son auteure n’est d’ailleurs pas du genre à nous prendre avec des pincettes et à nous la raconter avec un énième quotidien nourri à l’american dream.
On lit « Vite, trop vite » avec la même urgence que son titre (que je préfère de loin à son originel « Diary of a teenage girl« ). On le dévore et on on plonge dans la vie de Minnie Goetze, jeune adolescente de quinze ans, bien décidée à foncer tête première dans le grand fracas de la vie. En pleine effervescence des années 70, elle nous rappelle de façon ô combien universelle à nos plus folles années, nos premiers émois sexuels, nos plus incroyables ferveurs, nos ambitions sans limites.
En alternant prose, planches de BD et dessins illustratifs, elle nous emporte dans ce grand maelstrom de l’adolescence, dans cet enchevêtrement inextricables de sentiments fougueux et exacerbés. C’est prodigieusement beau, fort et prenant. Phoebe Gloeckner a un style direct et percutant ; ça sonne terriblement vrai, juste, cru et à vif. ça n’épargne rien ni personne, et ça détricote habilement les codes manipulateurs des débuts de la vie adulte de la société « moderne ». On suit Minnie avec crainte et envie : on a parfois peur pour elle, mais on ne peut qu’être pétris d’admiration pour cette façon si juste qu’elle a de foncer dans le tas, de bouffer la vie à pleines dents.
Une adaptation va sortir très bientôt au cinéma, je vous invite chaudement à en découvrir la bande-annonce :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=M9LNsSjnqBM[/youtube]
Alors si vous aussi vous succombez au charme indéfinissable de Minnie, de son énergie folle et salvatrice, de ses traits un peu ingrats (selon elle) et incroyablement attachants, alors jetez-vous sur cet ouvrage hors normes, dont vous rappellerez très, très longtemps…
2 commentaires
Le contenu a l’air bien mais j’aimais bien les couv’ en kraft avec juste le titre.
La couv’ présentée est celle des épreuves. Je pense que le bouquin définitif ne sera pas maquetté comme ça.