Si vous suivez un peu mes chroniques BD, vous saurez que j’éprouve une véritable admiration pour le travail de Gilbert Hernandez. Un des pères créateurs de la série Love & Rockets (que je me désespère de voir enfin dignement publiée en France) poursuit ici son analyse précise sur le genre humain, sur l’homme dans toute sa complexité. Après s’être attaché à dépeindre magnifiquement l’enfance dans « la saison des billes« , puis la paternité et la filiation dans « Julio« , il porte ici un regard doux et amer sur la période la plus délicate de notre existence : l’adolescence.
L’adolescence, pétrie de toutes ses contradictions, ses questionnements, ses révoltes et ses frustrations…
L’histoire de Bobby, que l’on va suivre au sortir de l’enfance. Un récit en 4 parties où l’on le voit grandir, découvrir, espérer, abandonner, se relever ; un Bobby qui n’a pas de prise avec le monde dans lequel il évolue ; un adolescent qui à défaut de prendre sa vie en main peine à prendre des décisions, à faire de simples choix.
Sa rencontre avec le Rock va le façonner, lui donner une plus grande consistance. La musique Punk fera naitre en lui le début d’une passion, du moins la connexion avec des envies qu’il n’aurait jamais soupçonné. Mais le manque cruel d’engagement dont il fera preuve le poussera à une certaine inertie, à rester en retrait de sa morne existence…
Toujours fidèle à cette belle manière de poser des personnages sans le moindre jugement, Gilbert Hernandez nous offre ici un récit superbe, où l’on se surprend souvent à vouloir aider un Bobby totalement désemparé. Un récit qui nous replonge nous aussi dans ce trouble moment de notre existence, où les questions demeuraient souvent sans réponse, où la rage et les frustrations nous faisaient parfois flirter avec un désarroi dévastateur.
— C O N C O U R S —
Pour la sortie d’Une tête bien vide aux éditions Atrabile, je vous invite à nous livrer en commentaire un souvenir marquant de votre adolescence, et gagner un exemplaire de cette superbe BD. Pas besoin d’être très précis, juste quelques lignes évocatrices d’un beau, banal, ou triste souvenir, mais assurément personnel. Vous avez jusqu’à jeudi (28 février) prochain pour nous soumettre votre commentaire, qui sera tiré au sort…
5 commentaires
Je devais être en primaire et je devais avoir 8 ou 9 ans. Mon oncle qui habitait chez nous, dans la piaule sous les toits, écoutait souvent des vinyles sur l’appareil de mon père. Je montais souvent le voir. Je ne sais plus exactement ce que nous nous racontions, mais il est le premier à m’avoir fait écouter du Régianni. Quand la voix de serge a commencé à chanter « Les loups sont entrés dans Paris », j’ai été fascinée et j’ai eu peur. Peur de la nuit, peur des loups, peur de la mort et du danger.Je les imaginaient rodant dans les ruelles obscures de va ville, flairant, épiant, cherchant quelqu’un à dévorer. Je voyais le paysage en noir et rouge. Rouge sang. Je me disais qu’ils étaient devant ma porte, furtifs, cruels, attendants que je sorte pour m’emporter. J’aimais avoir peur, et en même temps je ne faisais pas la fière. Plus tard, une autre chansons de Régianni m’effraya d’avantage encore: « Le petit garçon » et ce triste abandon dont il est question. Mais aujourd’hui, je suis complètement fan du chanteur,et je reprends en fredonnant les airs d’antan.
Pendant la récréation, je glandais sur un banc, à faire rigoler les autres comme d’hab
Ce genre de banc en fer, avec plein de trous…
Je vous met une image pour bien le voir :
http://mobilier-metallique.com/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/b/a/banc-decoratif-richard-2-pieds_1_2.jpg
Bref
En discutant, je fourre mon doigt dans un des trous (ça c’est pour le référencement de cet article de blog. En plein abrutissement collectif de 50 nuances de Grey, ça va bien le faire pour Google.
Et BINGO !
je me retrouve coincé du doigt.
Que faire ?
Le dire aux autres ? Pas question, la honte.
Le dire aux pions ? Non la loose
Rien dire : ok je valide
La sonnerie sonne le début de mon phare.
Je suis prétrifié, n’ose rien faire.
Tout le monde rentre en cours. Je suis comme un gland sur mon banc.
La suite ?
Peu glorieux.
> agents d’entretien
> disqueuse
> la méga loose
… bref
inutile d’en dire plus.
Je mauvais le mec qui a passé des amrchés publics pour tous ces bancs de france.
🙂
Par contre on en rit encore …
Une des thématiques de la BD me fait irrémédiablement penser à raconter mon premier pogo comme souvenir.
L’entrée dans une cave à Lille, accompagnée du grand frère et de la grande sœur, pour mon premier concert punk. La découverte de ces gens à fond dans la musique, qui non contents de se jeter les uns sur les autres donnaient de grands coups de coude et de poings dans tous les sens. Inutile de dire qu’avec mon mètre 55 et mes 45 kgs à peine je ne me suis pas jetée dedans… Mais d’autres pogos ont suivis plus tard et le souvenir de celui-ci en particulier demeure. L’impression aussi de rentrer dans le monde des « grands » grâce à mes aînés.
Bonjour 🙂
Un souvenir marquant… Mon grand frère donnant un concert avec son groupe Punk à la salle polyvalente du village… Il étaient mauvais et jetaient des poireaux sur le public en braillant… J’avais honte même si bon y’avait que leurs potes ^^
Et The winner is…. réponse sur facebook 😉