Comme chaque année, Antoine part en vacances avec ses parents et son petit frère dans la maison de vacances familiale, façades blanches – granit apparent déposés sur l’Île-aux-Moines. Routine annuelle bien ficelée jusqu’à ce qu’Antoine découvre une fille, inconnue, dans la chambre dans laquelle il dort. La fille d’une amie de sa mère lui dit-on.
Et les quelques semaines de vacances de se transformer en un été décisif, un peu hors du temps, celui qui devient le point de démarcation entre l’avant et l’après, celui des premières fois, de l’insouciance, de l’autonomie, de tous les possibles. Ce sont les premières bières bues un peu trop vite, les soirées sur la plage, les premiers baisers, les doigts qui découvrent le corps de l’autre.
Et quand dans les regards de ces personnages aux lèvres un peu épaisses, aux nez toujours ronds, il y a du défi, l’été lui n’est qu’apprentissage amoureux, apprentissage de la sensualité. Une sensualité toute nouvelle qui se retrouve d’abord dans le graphisme (celui qui nous avait tant touché dans Polina), quand il s’agit des cheveux qui volent au vent, des jeux de regards, des attitudes et poses, des rires.
Bastien Vivès capture avec tendresse et justesse cette adolescence insouciante et livre une histoire à en faire ressurgir des souvenirs, une histoire plein d’émotion et de nostalgie (l’usage du noir et blanc y est peut-être aussi pour quelque chose), à déguster comme une limonade.