Une grande inspiration, une longue expiration ou comment retenir son souffle pendant 235 pages.
Ce roman c’est l’histoire d’une femme, une mère. Une lettre écrite à sa belle-mère (oui, une looongue lettre et pourtant ce n’est rien comparé à cet interminable enfer).
Imaginez (essayez ^^…) ! Vous aimez votre vie. Vous êtes en couple depuis plus de 12 ans, vous avez deux filles, une bonne situation, vous voyagez pour votre travail, un mari aimant qui gère beaucoup (entre son boulot et la maison) avec toujours optimisme et sourire. Voilà : le portrait est dressé !
Vous rentrez chez vous, votre mari, grand fan de foot file voir le match (la télé est en panne). Vous profitez alors de vos enfants (ça faisait tellement longtemps que vous ne vous étiez pas retrouvées entre filles) quand l’une d’elle se cale contre vous, pensive, le regard triste et refuse de dire ce qu’il se passe :
– Comment ça tu ne peux pas me le dire, allons, Claire, je suis ta maman et je t’aime plus que tout, je ne serai jamais fâchée contre toi.
– Toi non mais papa oui, je lui ai promis.
– Promis quoi ?
– De ne rien te dire, jamais, parce que c’est un secret entre nous.
– Mais de quoi tu parles ?[…] Les sanglots ont repris de plus belle. L’énervement ne servirait à rien. Il fallait que je la laisse cheminer vers moi, la brusquer ne ferait que la renfermer, alors je l’ai serrée contre moi, toujours plus fort, en l’embrassant sur le haut de la tête et en continuant à lui murmurer des « ça va aller, Claire, ça va aller, promis » , tandis que j’imaginais le pire. Maxime était malade, il avait un cancer, il allait mourir et il s’était confié à nos filles, incapable de me mettre dans la confidence et de me faire porter ce fardeau. N’importe quoi. Pourquoi diable aurait-il révélé à ses filles une maladie incurable s’il voulait que je ne le sache pas ? Mais quoi alors ? Il les auraient frappées ? Bien sûr, je vous l’ai dit, Maxime était sévère, parfois soupe-au-lait et quelques fessées me semblaient excessives, mais de là imaginer votre fils en Père fouettard ou Thénardier, franchement, je ne pouvais m’y résoudre. Non, ce devait être beaucoup plus banal que ça, il fallait que je me rende à l’évidence, Maxime avait une maîtresse.
Non c’est pas ça !…
Un roman qui parle d’inceste, de la détresse d’une mère que personne ne croit, de ce courage et cette force d’une femme qui se bat. Une histoire forte, un récit émouvant.