1902. Les chutes du Niagara.
Rachel Green a vingt-trois ans et désespère qu’on la prenne au sérieux dans le journal dans lequel elle est embauchée. Envoyée là pour un reportage sur lequel elle joue sa carrière, elle a l’idée du siècle : être la première à se jeter dans les chutes et en sortir vivante. Sur les conseils de sa logeuse, elle va demander l’aide de deux compères : Smith & Wesson. De leurs prénoms Tom & Jerry. Oui oui.
L’un est un soit-disant météorologue mais aussi recherché dans quatre états, passionné d’inventions et de statistiques, l’autre est le Pêcheur, celui qui récupère les cadavres des suicidés en bas de la rivière (et dieu sait s’ils sont nombreux à Niagara…).
Bien sûr – et comme vous surement – ils la prennent pour une malade. Survivre aux chutes ? Il y a une raison pour laquelle ça ne s’est jamais vu. Mais ils vont tenter le coup. Parce qu’elle est déterminée (et un peu folle) et qu’eux sont un peu fous aussi et surtout n’ont pas grand chose de mieux à faire. Et puis elle flatte leur ego : vous l’inventeur de génie, et vous qui connaissez la rivière comme votre poche…
Bref. Une véritable histoire d’aventure, livrée à un rythme incroyable par Baricco. Le genre qu’on dévore : c’est en fait une pièce de théâtre, donc tout se joue sur l’oralité. Et c’est vraiment très bien écrit : on connaît la virtuosité de Baricco, j’avais vraiment adoré (entre autres) son Novecento : pianiste, qui pouvait aussi être porté sur scène. On retrouve donc cette maîtrise parfaite des mots et du rythme dans cette excellente traduction de Lise Caillat, et ça nous donne ce livre qu’on a vraiment du mal à lâcher une fois commencé, le genre où vous vous retrouvez en 1902 en un souffle alors qu’il vous faudra un peu plus de temps pour en sortir…
Au fait, si vous êtes dans le milieu du théâtre : à la Soupe on aurait très envie de la voir sur scène… 😉