Pourquoi j’aimerais que ce roman soit réédité ? Pour la simple et unique raison qu’il m’a bousculé comme aucune autre lecture ! Parce qu’en littérature jeunesse c’est l’un des livres dont le thème choisi est marqué dans ma tête au fer chaud (oui tant que ça !)
En parler n’est pas chose facile quand un livre vous a tant hanté (et le terme est juste, croyez-moi) je vais cependant essayer, essayer de vous faire regretter de ne pas l’avoir (encore) lu. Édité aux éditions du Panama cet éditeur dont j’aimais la ligne éditoriale, leur rigueur, leur exigence. Peut-être « trop » ?… Aujourd’hui j’espère de tout cœur qu’il sera réédité (message destiné à Florence B. ^^) qu’il revive, qu’il fasse à nouveau couler de l’encre (noir/rouge) parce qu’il ne vous laissera pas de marbre, c’est certain !
« Rien n’a de sens, je le sais depuis longtemps. Il n’y a donc rien à faire », déclare Pierre le jour de la rentrée des classes. Il décide alors de se percher dans un prunier sur le chemin de l’école, bien décidé à ne plus en redescendre et rappeler cette révélation à ses camarades qui passent par là. Comment lui prouver que la vie à un sens ? Ses camarades, dont Agnès (notre narratrice) ont une idée ! Et s’ils rapportaient chacun un objet qui aurait un sens ? Voilà comment naît le « Mont de Signification » ! A l’abri des regards (des adultes) les enfants se retrouvent de plus en plus régulièrement dans cet entrepôt abandonné et y apportent à tour de rôle des jolies sandales vertes pour l’une, le drapeau danois pour un autre… Jusque là c’est gentillet, pensez-vous. Que nenni ! Leur petit jeu va évoluer, ce n’est que le début de la surenchère…
Je crois que ce qui m’a le plus percuté ce n’est pas la violence de l’histoire mais bel et bien la force d’écriture de l’auteure ! Elle nous conte cette histoire avec détachement, passivité aussi. De cette manière elle attire le lecteur et lui fait tourner chaque page jusqu’à la dernière… Vous serez comme moi, pris au piège, vous sentirez même le judas collé à votre œil… Oui ce roman est dérangeant, mais la société dans laquelle nous vivons ne l’est-elle pas ? Na !
Rien / Janne Teller
Anciennement aux Éditions Panama et bientôt ?… 😉
(la couverture est à l’image du contenu)
6 commentaires
J’ai lu ce livre à sa sortie et quand je lis vos mots, c’est exactement ce que j’avais ressenti. Une grosse claque comme vraiment très rarement en littérature jeunesse. A défendre, effectivement, pour que ce livre persiste.
Il va ressortir… Quitte à défoncer des portes (ahaha) Il le faut ^^
Bises miss ! J’suis contente de trouver ENFIN quelqu’un qui l’ait lu 🙂
J’ai vérifié à la médiathèque où je bosse, et … suspense…le livre est sorti… une quinzaine de fois…
Agréablement surprise, j’avais un peu forcé la main pour qu’on l’achète au départ, et du coup, encore plus satisfaite.
J’aimerais bien avoir des retours d’ados à l’occasion.
Mel, j’ai lu ta critique ds le dernier citrouille lundi soir ds le train de retour de montreuil et la dernière phrase m’a terriblement marquée!
Depuis, une de mes marottes est de trouver 1 exemplaire d’occasion…
Hâte que tu le découvres et que tu me donnes ton avis (il fait partie de mon top 5 !)
Bonjours ! Je viens juste de terminer le livre « Rien ». Je l’ai lu dans la langue d’origine, le danois. Il s’appelle « Intet », qui veut dire rien bien sur. Partout j’ai lu dans des avis personnels que ce livre destiné aux ados n’aurait pas du l’être. Pourtant, j’ai 14 ans et c’est ma prof de danois qui me l’a conseillé. Ce livre ne m’a pas choqué sur le coup, c’est en lisant des avis personnels sur Internet que je me suis rendue compte de sa violence. Je ne sais pas si cela change quelque chose de l’avoir lu en danois, mais j’aimerais le lire aussi en français car je suis 100% française, et que je parle pas le danois parfaitement. En danois, Pierre dit : « Der er intet der betyder noget », littéralement « Il n’y a rien qui veut dire quelque chose ».
Au fait, c’est une classe de 5ème, pas de 4ème. En danois, il vont en 7.A, ce qui correspond à la 5ème. Deuxième chose, c’est Pierre Anthon, pas Pierre.