Julien Billaudeau, sans doute un nom qui vous parle. Il s’agit de l’illustrateur des ouvrages Le loup dans le panier à salade, Le monstre mangeur de prénoms, À la découverte de la grotte Chauvet-Pont d’Arc…
Son nouvel album est une fable écologique sensible et poétique qui souhaite faire réfléchir les plus jeunes sur la nature qui les entoure, le rapport entre l’homme et l’environnement. L’histoire se lance petit à petit comme un bourgeon qui éclot tandis que l’illustration s’étoffe, se fait embarquer par la narration. Au début il n’y a rien du tout puis petit à petit émergent quelques arbres, quelques animaux, même une rivière, un étang, si bien qu’à la fin ça commence à faire beaucoup.
Puis, un beau jour, arrive Monsieur C au milieu de la forêt et il n’y voit rien du tout. Il s’impose un peu brutalement au cœur de l’histoire, avec ses grosses chaussures, et décide de construire une route, une maison puis deux et une boîte aux lettres, des réverbères, des lotissements, des commerces. Pour faire jaillir ces éléments, l’auteur se sert de tampons en bois, formes simples gravées qu’il additionne, reproduit si bien que l’illustration se compose, se densifie au fil de la narration et là où Monsieur C ne voyait rien, il y a tout.
Nous ça nous amuse ce jeu sur le tout et le rien, parce que c’est une question de point de vue, de sensibilité. Et qui permet de prendre le temps de regarder toute cette végétation, de s’interroger sur l’avidité, l’appropriation de la terre par les humains. Comme une invitation à cohabiter, profiter de la nature existante plutôt que l’étouffer.