Salut Tibo ! Voilà quelques mois de passés depuis le lancement de cette nouvelle collection, Pépix, dont tu es l’éditeur. Comment ça se passe aujourd’hui pour vous ?
Je n’aurai qu’un mot : MAGIQUE ! Écoute, on a lancé la collec en mars dernier, cela fait donc à peine 8 mois… et la magie a opéré dès le début. Avec les auteurs et les illustrateurs, qui ont répondu de façon hyper positive, inventive et riche à ce projet, et m’ont proposé des romans absolument géniaux, qui dessinent déjà un vrai visage à Pépix et en composent les différentes facettes. Avec les libraires (hé oui, dont vous, mon ami !), qui nous ont soutenus dès le lancement, fortement, et ce aussi bien dans les petites librairies indé que dans les plus grandes généralistes, ou encore chez certaines enseignes. Avec tous les professionnels du livre, en fait, puisqu’on est déjà dans plusieurs sélections de prix, dont le Tam-Tam J’aime Lire 2014 ! Les deux premiers romans cartonnent, et ce n’est pas un mot en l’air – alors que leur vie ne fait que commencer, on a déjà réimprimé Sacrée Souris de Raphaële Moussafir une fois, et L’ogre au pull vert moutarde de Marion Brunet deux (d’abord au bout de 3 mois puis au bout de 6 !) ; or, on était partis sur un tirage ambitieux. Les mises en place des trois nouveautés parues à la rentrée (La drôle d’évasion de Séverine Vidal, Super-Louis sur l’île aux 40 crânes de Florence Hinckel et Woua-Woua le chihuahua de Rachel Corenblit) sont très hautes, et les réassorts commencent déjà à prendre… WAOUH ! La collec est toute jeune, mais on peut déjà dire qu’elle a bien accroché et la question, en fait, sera surtout : jusqu’où ira-t-on ?. En tout cas, je suis extrêmement confiant, au vu de ces excellents premiers résultats. Pour tout te dire, je n’ai encore jamais vécu un truc pareil en édition, ça me tourneboule !
Je dois t’avouer que les premiers retours ont été plus qu’enthousiasmants pour nous et pour de nombreux lecteurs. La blogosphère s’est bien agitée, les critiques positives continuent de pleuvoir, et les sélections pour des prix littéraires se font plus en plus fréquentes. Ce succès bien mérité résulte bien d’une recette magique non ? (ça c’était la question fayot du 1er rang)
J’adoooooore cette question !!! Plus sérieusement : oui, on est dans l’enthousiasme – et tu fais très bien de parler des lecteurs, qui ont été très nombreux à répondre avec énergie au lancement de Pépix sur les blogs, qu’il s’agisse de jeunes mamans, d’enfants rédigeant leur petite chronique, de professionnels… MAIS, et je veux insister sur ce point, il me semble vraiment que ce « petit miracle » éditorial qu’on est en train de vivre ne tombe pas du ciel. Chez Sarbacane, on discute énormément, on cogite, on forme une équipe très soudée et réactive, on cherche sans arrêt des idées pour renouveler notre production et résister intelligemment à la crise du livre, et je crois que ça finit par payer – en l’occurrence avec une belle réussite comme Pépix, mais pas uniquement. Pour parler de mon secteur, le roman chez Sarbacane, les choses ont commencé à bouger depuis deux ans environ sur la collection EXPRIM’, pour commencer, quand on a senti qu’un certain frisson nouveau soufflait sur elle… Ça s’est traduit notamment par la Pépite du Salon de Montreuil, que La drôle de vie de Bibow Bradley d’Axl Cendres a remportée (notre seule et unique sélection à ce prix, d’ailleurs, snif…), et par plein d’autres choses…
Plus globalement, j’ai eu à un moment le sentiment de voir que les choses évoluaient pour Sarbacane, que des auteurs découverts par nous se faisaient enfin un nom en jeunesse après plusieurs années d’efforts, qu’on « comptait » dans ce petit monde, pour de bon. Une sorte de jubilation créative, tu vois ? Pour moi, elle a correspondu à une étape-clef où parmi mes auteurs, je voyais d’un côté mes « anciens » trouver une vraie place dans le cœur des libraires et des lecteurs (Insa Sané, Axl Cendres) et où de l’autre, je rencontrais une « seconde vague » d’auteurs tous plus investis et talentueux les uns que les autres : Marion Brunet, Benoît Minville, Thomas Carreras, Philippe Arnaud, Clémentine Beauvais… Je crois sincèrement que c’est aussi tout cela qui nous a amenés à créer Pépix.
Le créneau des romans illustrés pour les 8-12 ans paraissait jusqu’alors assez délaissé d’un point de vue éditorial. Nous voulions savoir si Pépix est né d’une nécessité, ou bien d’une opportunité commerciale. D’une manière générale, comment est née la collection ? (langue de bois interdite)
Alors rassure-toi, je n’ai pas du tout l’intention d’emprunter la langue de bois : oui, on fait des livres pour les vendre (enfin, pour que vous les vendiez ;-), et je n’ai aucun problème avec ça – et tu sais pourquoi ? Parce qu’ils sont bons, nos bouquins. On passe du temps dessus, on s’éclate avec les auteurs, on réfléchit beaucoup, on soigne le travail en profondeur afin de pouvoir, au bout du compte, bien défendre et vendre nos livres ; parce que vendre, c’est faire vivre les livres de nos auteurs ET apporter du plaisir à nos lecteurs, qui vont s’éclater en ouvrant ces bouquins. Sur les salons, quand je vois arriver des lecteurs vers notre stand, je me régale à l’idée de leur vendre des livres, pour toutes ces raisons.
Pour revenir à ta question : Pépix, était-ce une opportunité commerciale ou une nécessité artistique ? Hé bien, c’était une opportunité créative. Ha ha, voilà une formule qui a du piquant ! Cependant, c’est exactement ça : un de ces rares cas où le commercial et l’artistique se rencontrent de façon harmonieuse, hé oui, c’est possible. Ainsi, on nous avait souvent fait remarquer que cette offre « manquait » dans notre catalogue, qui court pourtant de la petite enfance avec l’album jusqu’à l’âge adulte avec la BD ou EXPRIM’, mais qui « sautait » cette tranche d’âge avec le roman (les 8-12)… On le savait, mais jusqu’à présent, on n’avait pas l’esprit assez libre pour nous lancer là-dedans. De la même manière, on savait que le secteur 8-12 « ronronnait » un peu en librairie, côté création française, et qu’il y avait plein de choses à imaginer – quand on pourrait le faire, quand on aurait l’esprit libre pour le faire. Hé bien, quand ç’a été le cas, on a fait les choses « à la façon des grands », en réalisant une vraie étude de marché, chiffrée, pensée… sauf qu’on l’a faite « à notre sauce », à la Sarbac : au contact humain, à la proximité et au terrain : on a appelé des libraires pour discuter avec eux, on s’est baladés dans les rayons, on a lu la production récente parue sur ce secteur, et on en a tiré un constat. Or il se trouve que ce constat (pas très éloigné de celui que j’avais tiré pour créer EXPRIM’, en fait) rencontrait un vrai « appétit artistique », chez certains de nos auteurs qui avaient très envie de se frotter au roman d’enfance fantaisiste et malicieux, et chez d’autres qui voulaient y venir avec nous. Quand j’ai exposé les grandes lignes de Pépix – des auteurs français proposant de l’humour, de la fantaisie, de l’insolence dans de vraies grandes aventures qui secouent et amusent et picotent et agitent les neurones –, on a rencontré des désirs d’auteurs qui, soit ne s’y étaient encore jamais essayés, soit n’avaient encore jamais été attendus sur ce terrain… et ça a marché.
La ligne éditoriale de Pépix est intimement liée à l’âge de son lectorat, et donc bien différente de celle d’Exprim’. Comment portes- tu les 2 casquettes ?
C’est très rafraîchissant, en fait. Je me suis aperçu que le succès de Pépix incitait certains professionnels à redécouvrir EXPRIM’, qu’ils pensent parfois être encore un peu trop « dure », alors que la collection a très fortement évolué depuis plusieurs années (Faites passer le mot : on trouve de tout, dans EXPRIM’ !!). De mon côté, en tant qu’éditeur, je trouve un grand plaisir à passer d’une collection à l’autre, dans une même journée. EXPRIM’ est un grand torrent d’énergie et d’émotion, une zone libre aussi où on sculpte la langue pour produire des histoires fortes ; du côté de Pépix, on est dans un terrain de jeu excitant, on réfléchit beaucoup dès le synopsis pour que l’aventure soit le plus palpitante, drôle, pétillante possible… Oui, il y a des contraintes, mais elles nous amènent justement à nous dépasser en créativité. Par exemple, pas de gros mots. Hé oui, c’est comme ça. Mais plein d’autres idées marrantes pour proposer un humour impertinent « à la Pixar », notamment à travers les fameux « chapitres bonus » qui sont une des griffes de la collec. Au jour le jour, dans mon bureau, j’adore parler d’ogres et de sorcières le matin, et embrayer l’après-midi avec l’histoire d’une famille embarquée sur un road-movie à travers l’Ouest des États-Unis… Du reste, j’ai pas mal d’auteurs qui proposent des romans dans les deux collections, comme Marion Brunet qui a signé Frangine puis La gueule du loup chez EXPRIM’ et L’ogre au pull vert moutarde chez Pépix. D’ailleurs j’ai récemment décidé, quand un auteur publie un Pépix et un EXPRIM’, de les présenter sur le même mois en librairie : en novembre, c’est par exemple le « mois Benoît Minville » avec Les Géants chez EXPRIM’ et Victor Tombe Dedans chez les trois mousquetaires ; en mars, ce sera le « mois Clémentine Beauvais » avec Les petites reines chez EXPRIM’ (un roman loufoque, réjouissant et très très drôle – siiiii, je t’assure !) et Carambol’Anges chez Pépix… Il me semble que ce « geste » éditorial a du sens, que notre politique d’auteurs sera reconnue et appréciée des professionnels, puis du public. T’as 16 ns, tu as dévoré ton EXPRIM’ en un aprem et ta petite sœur a le dos tourné ? Fauche-lui son Pépix, tu t’éclateras aussi ! Et qui sait si la réciproque ne sera pas vraie…
Chez Sarbacane, vous avez assez insisté au lancement de la collection sur le côté « Création française ». Était-ce par nécessité, puisque racheter les droits d’un roman étranger et le faire traduire sont particulièrement couteux, ou par pure envie de travailler avec des auteurs dont tu connaissais déjà le travail ?
Ah, mais alors encore, je te renvoie à notre historique : sur EXPRIM’, j’ai publié environ 80 romans, dont 79 d’auteurs français (seule exception – de poids –, Le monde de Charlie de Stephen Chbosky : bing, plus de 35 000 exemplaires… le pouvoir du cinéma !). Je ne crois pas me tromper en affirmant que nous sommes l’un des éditeurs qui poussent le plus la création française en jeunesse. Et du reste, c’est vrai aussi sur nos secteurs Album et BD, qui consacrent une très large part de leur catalogue à la création.
Pour te répondre sans ambages ni ambiguïté : OUI, c’est une pure et entière volonté de notre part. Mon vrai « kiff », dans ce métier (ça commence à se savoir, vu que j’en parle tout le temps et mes auteurs aussi !), c’est de faire travailler les auteurs, de creuser avec eux les romans, de version en version, afin d’arriver au meilleur résultat possible. Voilà ce qui m’anime, me galvanise, m’électrise ; et ça, la politique de l’achat ne le permet pas, puisqu’un roman étranger ne peut être modifié que dans certaines limites. Il y a bien sûr tout le passionnant travail de traduction, mais la marge de manœuvre reste plus limitée que sur la création, où tout est possible : faire naître un nouveau chapitre en cours de travail, faire évoluer radicalement la structure, développer un personnage, etc. Bref, la création !
Pour ne rien te cacher, j’ai toujours trouvé que ce travail de création française n’était pas assez valorisé, en jeunesse. Par exemple dans les sélections de prix : est-il vraiment indispensable de mettre en sélection un auteur anglo-saxon ou suédois qui vend très bien ses bouquins tout seul, plutôt que de « pousser » les jeunes talents français ? Pourquoi ne pas encourager plus la création française ? C’est justement là que le secteur jeunesse peut faire la différence avec la littérature générale ! Je crois qu’il y a un vrai enjeu, sur cette question. Je félicite l’éditeur qui fait connaître en France un excellent auteur étranger, mais mon mantra, c’est de découvrir des auteurs, les aider à se révéler, à se dépasser et à s’imposer. Sur Pépix, notre fierté, c’est justement de pouvoir rivaliser avec des auteurs étrangers sur le terrain de l’aventure et de l’irrévérence, en offrant à nos auteurs la liberté d’y aller – et en les accompagnant de notre mieux pour qu’ils le fassent dans les meilleures conditions !
Le rythme de parution pour la collection commence à accélérer me semble t-il, alors que le monde du livre ne se porte pas particulièrement mieux, et aurait au contraire bien besoin que la plupart des éditeurs ralentissent leur cadence de production. Est-ce par nécessité de « lancer » la collection, ou est-ce qu’un rythme de croisière va être pris (oui parce que c’est bien beau ces beaux discours, mais ça serait bien que vous commenciez sérieusement à moins publier, hein ho !)
Ah ah, mais je te re-renvoie à notre historique !! La production totale de Sarbacane – albums, BD, romans – n’a PAS BOUGÉ depuis 5 ans. Le même nombre de titres, exactement, et on s’y tient ! On se disait justement que cela n’était pas (assez) remarqué des libraires, parce qu’on ne le crie pas sur tous les toits, il faut dire… mais c’est un fait. Là, on a créé Pépix, mais on ne va pas s’emballer pour autant. Sur 2014, j’ai publié 6 Pépix et 7 EXPRIM’ (c’est-à-dire un titre de moins que d’habitude, justement, parce que je venais de créer Pépix : j’ai même fait un post sur Facebook pour expliquer que je décidais de « sauter » l’office de mai, et que c’était une prise de risque). Avec mes 13 titres en tout, je ne crois pas qu’on inonde le marché ! Sarbacane, c’est aussi une petite trentaine d’albums, une petite dizaine de BD par an… Crois-moi, c’est incomparable avec ce que font certains groupes éditoriaux ! Récemment, on a fait une longue réunion en interne pour se dire qu’on pourrait peut-être développer un tout petit peu le roman, vu que ça « prend » bien – aller sur 8-9 EXPRIM’ et 8-9 Pépix par an – et on a très longuement réfléchi à cette décision-là, comme des Indiens autour d’un pow-wow, justement parce qu’on refuse de céder à la tentation si facile de la surproduction : je balance en librairie, ça fait de la tréso, les retours arrivent, je redouble ma prod… NON. Nous, on veut vous dire : aidez-nous sur ce point précis, vous, libraires ! C’est aussi à vous de savoir qui vous voulez soutenir, et comment. Faites savoir que Sarbacane mesure sa production, justement ! Et que donc, chacun de nos titres est pensé, soigné, pesé. Ça veut dire qu’on veut vraiment leur donner leur chance, pas les « envoyer au charbon » n’importe comment : on veut travailler notre prod’ « à façon », dans une logique de proximité et de sélection bien pensée, en concertation avec vous, les libraires. De toute façon, je ne pourrais pas dépasser ce nombre de titres, parce que j’ai besoin de temps pour travailler avec mes auteurs : au moins 9 mois par titre, comme pour un bébé.
J’imagine que vous avez déjà prévu un petit calendrier des parutions pour l’année prochaine. Des exclusivités à partager avec nous, ou bien est-ce trop tôt pour en parler ?
Alors alors, je vais te parler de janvier prochain : je publie un Pépix et un EXPRIM’. (pas plus !) Le Pépix, c’est « Popy la Tornade« , premier roman d’une fantastique et turbulente nouvelle auteure découverte par nous, Stéphanie Richard, illustré par la fantastique et torrentielle Joëlle Dreidemy (je suis FAN). Un roman qui va ouvrir une nouvelle facette de la collection Pépix (hé oui, c’est réfléchi mon truc, mine de rien) : après toute une première vague très axée « Goonies, aventure, méchants et île déserte », voici les tribulations de la fantasque petite Popy, une gamine aux genoux écorchés, hyper active, drôle, agitée, qui dirige le clan des « Justicières du préau » et fait la « prise de l’éléphant » aux garçons de CM1 qui embêtent les petits de CP… Popy a un papa, une maman, des tas de belles-mères et de frères et sœurs, et surtout : CE N’EST PAS UNE FI-FILLE !!! Là, j’en profite pour m’insurger une minute contre une certaine production de romans girly-rose-paillettes absolument débilisante, mettant en scène de jeunes minettes princesses posant entre deux garçons torse nu et un cheval (véridique, cette couv existe, je l’ai vue !) : bon Dieu, à quoi riment ces livres ? Et qui a envie de vendre ça ? Bref. Popy, tu verras, c’est un autre genre de gamine, la meilleure copine dont tu as toujours rêvé (et en plus elle a un super pouvoir).
Et côté EXPRIM’, ce sera le deuxième roman de mon « prodige », Thomas Carreras, l’auteur de 50 Cents qui nous offre, avec 100 000 canards par un doux soir d’orage, une véritable odyssée à la « Games of Thrones », un bouquin qui va vous cramponner à votre siège et vous faire tour à tour rire aux éclats et frissonner d’effroi… Mais je n’ai absolument pas le droit de dire ce que ça raconte, sinon il va me tuer !!! il y a un énorme effet de suspense et… je ne peux rien dire, voilà. Sache seulement que ça vaut le détour, c’est un véritable tour de force et une énorme récréation, ce livre. J’y crois énormément – et ce garçon n’a que 19 ans, bon sang !!!!!!!
Ah, quand même, je signale qu’en mars prochain, on fêtera le premier anniversaire de Pépix, avec un poster spécial (pour les libraires qui seront sages !!), et deux romans :
-> Carambol’Anges de Clémentine Beauvais (illustré par une autre prodige, la jeune et ingénieuse Églantine Ceulemans) : les missions rocambolesques, tordantes et palpitantes d’un ange gardien et d’une mamie grincheuse, avec courses-poursuites de démons bikers, rencontre avec Dieu et le diable et voiture à ailettes
-> et L’ogre au pull rose griotte de Marion Brunet (illustré par Till Charlier), qui est… BEN OUI : LA SUITE DE L’OGRE AU PULL VERT MOUTARDE !!! Sauf que tu peux même le lire si t’as pas lu l’autre, ce qui est chouette.
Merci Tibo ! C’était un plaisir de se revoir pour parler de tout ça.
Merci à toi ! Bon, euh… Dis donc, t’as forci un peu, non ? Mais t’as bonne mine.
Non, j’ai pas forci, au contraire. Mais Mel m’a dit qu’elle trouvait par contre que toi, t’avais bien pris !