« Les boxeurs finissent mal ». Tout commence quand un journaliste en mal d’inspiration pour son article croise un homme indigné parce qu’un ami a été sali sous les dorures de l’académie alors qu’il est mort dans la misère… Cet ami c’est Al Brown. Et le journaliste va se prendre de passion pour ce mystère à peine entrevu, et partir pour un long voyage sur les traces du boxeur.
« Les boxeurs finissent mal », cette phrase rythme tous les témoignages que le journaliste va accumuler, du Panama à Paris en passant par Harlem. Le style de dessin est plutôt caricatural (pour les personnages surtout), aussi caricatural que l’image qu’on peut avoir des boxeurs sans les connaître… Un style que j’ai trouvé un peu difficile à appréhender au début mais que j’ai vite appris à apprécier, tant il laisse transparaître les émotions des personnages et l’éclat des corps en mouvement.
Car Al Brown, de son nom de ring Panama Al Brown, connu pour sa droite de fer, est loin d’être une caricature : un boxeur qui déteste la boxe autant qu’il en est dépendant, mais aussi un excellent danseur de claquettes et musicien de jazz, un dandy qui recherche la compagnie des beaux chevaux et des artistes…
On s’indigne quand il y a triche, on sourit de sa complicité avec les gérants du bar de nuit, la rage monte quand il subit des insultes racistes ou homophobes sur le ring… en somme on s’attache à ce grand homme longiligne, qui semble se laisser trimballer de gauche à droite par la vie et par ses managers.
Cette superbe BD n’est pas réservée aux amateurs de boxe : elle est une très belle porte d’entrée sur ce milieu régi par des lois très particulières, sur les pas d’un boxeur hors normes.