Mon chien, Dieu et les Pokétrucs, c’est une histoire drôle autant qu’engagée. Celle de Pauline, 8 ans, obligée de ranger ses Pokétrucs (et sa chambre) pour faire un peu de place à Zein qui débarque de Syrie. Bien sûr, pour Pauline, qui n’a pas sa langue dans sa poche, tout paraît agaçant : le temps que met Zein à apprendre le français, le fait de devoir partager sa classe, son quotidien…
Une rencontre qui bouleverse les habitudes mais dont on réalisera très vite qu’elle est de celles qui comptent vraiment. Et puis l’agacement de Pauline rappelle celui des frères et sœurs, quand il faut partager, patienter, composer avec l’autre. Cet agacement sur lequel la complicité prend rapidement le dessus, entre exposés communs, bêtises et jeux partagés.
Ça donne un roman inspirant, facile à lire et surtout drôle. Un humour qui donne au texte ce côté très abordable et permet de parler avec simplicité et honneteté des migrants, de la guerre, des différences culturelles, de la religion et finalement de l’intégration. Et à lire la simplicité avec laquelle les deux filles s’acceptent, le roman s’érigerait presque en modèle, touchant jusqu’à sa dernière page et toujours à hauteur d’enfant.
Par ailleurs, c’est autant de sincérité dans l’écriture de Myren Duval que de finesse dans le trait de Charles Dutertre, les deux possédant cet humour subtil et délicieux. Un roman d’acceptation, de tolérance et aussi d’amitié à faire lire à tous les enfants.