Voilà qui change de Montessori ! Les anglais Miriam Elia et Ezra Elia revisitent les petits manuels d’éducation complètement démodés qui mettent en scène des enfants dans des situations du quotidien, dans le but, aussi, de fonctionner presque comme un imagier. En effet, vous trouverez, en bas de page, un petit glossaire des nouveaux mots rencontrés au fil des pages (merveilleusement adaptés en français par Rose Labourie !).
Mais enfin… Comment vous dire… Pour vous donner une idée, le sous-titre de la collection, c’est « La méthode Fouille-Merde pour apprendre à lire ». Vous commencez à vous douter de ce qui vous attend dans ces petits ouvrages, non ?
Chaque livre de la collection Fouille-Merde a pour ambition de transformer les opinions de vos enfants en un magma informe en phase avec le discours intellectuel contemporain et de leur mettre dans le crâne que toute personne en désaccord avec eux est soit un fanatique, soit un déséquilibré, soit un charlatan.
En clair, c’est punk, subversif à souhait, complètement décalé, et donc un délice absolu ! Ça m’a fait penser à ces fausses couvertures d’albums de Martine qui circulaient, il y a peu, sur les réseaux sociaux. On est un peu dans le même esprit.
Voilà nos deux enfants qui, avec leur mère, font l’école à la maison, visitent un musée, sortent se promener en ville, et ne tarissent pas de questions, curieux qu’ils sont d’en apprendre sur le monde et sur la société. On prête à la mère un discours féministe, anticapitaliste, altruiste et ouvert… dans la limite de son intérêt personnel. Un discours complètement dénué de sens et de sincérité, conforme à une norme intellectuelle bourgeoise. De quoi nous faire rire mais remettre, mine de rien, la liberté d’opinion sur le devant de la scène. Et bordel, c’est quand même vraiment très drôle. Coup de cœur pour le numéro sur l’école à la maison qui balaye un sacré nombre de sujet et déstabilise un maximum nos joyeux bambins. Aurais-je l’audace de les ranger dans notre rayon « éducation positive » ?