Il y a des auteurs dont on guette systématiquement les livres. Pas parce qu’ils font partie de la hype littéraire du moment, pas parce qu’ils nous racontent l’énième biographie d’un star de la télé, mais parce qu’ils ont de vraies choses à dire. Jean-François Chabas fait définitivement partie de cette trempe là. Et même s’il a déjà écrit une cinquantaine de titres, il nous offre à chaque fois un univers tout entier. Je ne le connais pas assez pour savoir s’il existe un dénominateur commun à tous ses livres (si tant est qu’il y en ait un), mais je peux vous dire qu’il y a quand même un élément que l’on retrouve très souvent : la valeur de l’humain. Jean-François Chabas est profondément attaché à l’être humain, dans ce qu’il a de plus beau, dans tous ses paradoxes et ses contradictions, dans ses petites et ses grosses imperfections qui font de nous ce que nous sommes.
Cette incroyable capacité à se réinventer nous amene ici dans un récit au contexte historique bien ancré au présent. Celui de la guerre, dans toute son absurdité et les victimes qu’elle sème derrière elle, pour des raisons qui nous échapperons toujours…
Nous suivons ici le récit de Waldo, qui voit sa jeune fille Lillian revenir des combats en Irak, pour l’armée de l’Oncle Sam. Elle ne reviendra pas indemne, loin de là, et son infirmité pourrait tout aussi bien l’anéantir lui aussi. C’est l’histoire de ce père, qui se bat pour sauver sa fille et la ramener à la vie. Un récit qui se développe sur 82 pages que l’on dévore avec avidité et retenue ; on est partagé entre l’envie de hurler et de dénoncer l’horreur de la guerre, et celle de ne se consacrer qu’à la reconstruction de ceux qu’elle a brisée.
Allez lire les avis très éclairés de Clarabel et Gaëlle, qui ont écrit de très belles choses sur le livre, et qui devraient définitivement vous convaincre de le lire au plus vite 🙂
Sachez aussi qu’un guide de lecture sur Jean-François Chabas édité par Casterman vient de sortir, pour découvrir un peu plus en profondeur l’univers exigeant, poignant, et toujours profondément humain de cet écrivain généreux.
Les mille ruses du renard volant – Jean-François Chabas
Casterman Feeling – 7€
(Magnifique et troublante couverture de David Sala)
3 commentaires
Bonjour Jean, Bonjour Mel …
Je suis la toute jeune libraire Parisienne (enfin, dans le métier, parceque sur l’état civil, c’est une autre histoire !!) qui est passée voir votre Soupe au mois d’aôut (peut être que Mel se souvient de moi !). Tous les jours, la curiosité et aussi un peu d’admiration (si, si !) me pousse vers votre blog et j’étais à peu près sure que « le renard volant » allait y atterrir !! Moi aussi, j’ai été touchée par ce très beau texte (dommage qu’il soit si court !) : j’ai même versé une petit larmichette (c’est pour dire!) :La façon dont CHABAS transcrit cet amour là, celui qui vient des tripes, l’amour indéfectible d’un père pour son enfant a réellement fait mouche ! Allez, bon courage les Hyérois et à bientôt
Val.
Merci pour ton article, il me donne drôlement envie de le lire ce livre! ^.^
@ Valérie : T’as tout dit ! c’est exactement ça…
@ Miss Miza : Merci à toi, je suis suuuper content quand je lis ça en commentaires, quand on arrive à communiquer ce bonheur là…