Vous serez prévenus : « Ceci n’est pas un ouvrage d’histoire classique. Ce n’est pas non plus un guide pratique de New York. » nous explique Julia Wertz. Mais alors qu’est-ce ? Ah, ah ! ouvrez-le et imprégnez-vous de cette ville. Que vous ne l’ayez jamais visitée, que vous y ayez vécu dix ans, ou que vous y ayez passé une semaine avec votre grand frère, cette BD recèle une mine d’anecdotes histoiriques, de lieux méconnus, de faits emblématiques sur New York. En ce qui me concerne (puisqu’on se dit tout), tout ce que je connais sur New York (ou presque, évidemment) la série Friends me l’a appris. Je ne suis pas certaine d’être le public à l’origine visé par la BD de Julia Wertz.
Et pourtaaaaaant…
(Évidemment) j’y ai plongé la tête la première mais essentiellement parce qu’en en parcourant les pages j’ai ouvert mes yeux comme deux billes rondes parce que c’est « juste trop beau » (il y a des chances que j’ai vraiment employé ces mots exacts). Et ensuite, à part ces extraordinaires planches des rues de New York, entre hier et aujourd’hui, j’ai adoré le côté aléatoire et fouillis des infos. Par exemple, une liste de librairies indépendantes côtoie des explications sur le système de nettoyage des déchets et des rues et un panorama des boutiques de Broadway. On s’inscrit vraiment dans la veine aujourd’hui assez populaire des guides ou des documentaires sur la face cachée des grandes villes, en omettant volontairement les monuments connus et les attractions touristiques. New York de l’intérieur, avec dedans l’histoire du videoclub le plus populaire, un échantillon de holdout buildings (des maisons que les propriétaires n’ont pas consenti à céder à un entrepreneur ou pour un projet d’urbanisme), de bars cachés, une histoire du réseau de métro new-yorkais et, quelques pages avant, celle du réseau souterrain de tubes à air comprimé…
C’est bien simple, à la fin, j’avais la sensation de garder un souvenir ému, nostalgique et attaché à New-York et ses recoins, alors que je n’y ai absolument jamais mis les pieds ; évidemment ce sentiment est entièrement calqué sur celui de l’auteure, qui nous transmets en fait avec Les entrailles de New York son amour inconditionnel pour cette ville immense où elle s’est sentie chez elle pendant la décennie qu’elle y a vécu. Enfin… inconditionnel : elle aime New York autant qu’elle la déteste et n’hésite pas à y aller de sa petite pique à l’égard de telle ou telle chose qui l’agace à propos de la ville… en témoigne cette planche assez représentative 😉
C’est très bien traduit par Aude Pasquier et très bien édité par l’Agrume – allez-y et soyez comme moi fasciné (notamment par ce sublime orange des couvertures) !
En bonus : la page sur l’appartement new-yorkais de Julia !