L’épicerie de l’orage… un nom très singulier qui a le don de titiller notre curiosité. Derrière ce nom, une maison d’édition, toute jeune, pleine de promesses. Une petite maison pleine d’humanité, de générosité, d’inventivité (je pourrais continuer la rime en « té » longtemps encore, mais ça servirait pas à grand chose 😉 ). Cette jeune maison donc vient de publier ses 2 premiers titres, que l’on attendait avec impatience, et ce pour plusieurs raisons. La première, c’est parce qu’on les a presque vu naitre ces livres, pendant les quelques dernières semaines de leur gestation. Ensuite, parce que les personnes qui l’ont écrit et conçu sont des gens formidables, avec la ferme volonté de créer quelque chose de nouveau (mais sans la prétention de vouloir réinventer la roue), de décalé (sans trop de folie), d’accessible et pédagogique (sans être trop didactique), avec l’intelligence de concevoir un livre de manière écologique et responsable. Et puis, c’est aussi une très très chouette manière de réfléchir, de poser des pistes de réflexion autour de concepts du quotidien, à qui l’on a affaire souvent de manière passive et irréfléchie, automatique. L’intelligence de l’épicerie se pose aussi là, dans la manière de nous amener à s’interroger de manière responsable sur toutes ses petites choses avec lesquelles on vit, on cohabite.
Et puis il faut dire qu’ils sont particulièrement réussis ces livres. Je sais que vous allez m’accuser de ne pas être objectif, vu que nous connaissant les gens qui en sont à l’origine, et pourtant je vous parle en toute objectivité. ça faisait longtemps que je n’avais pas vu un documentaire aussi bien vu et aussi décalé sur des sujets qui ne paraissent pas très « tendance » de prime abord (ne m’en veuillez pas de mettre les livres dans une telle case, mais c’est un peu mon problème du libraire : j’ai un peu tendance à caser les livres :)). Et puis ils sont super bien conçus, que ce soit dans l’élaboration de l’idée que de la fabrication elle-même de l’objet.
Mais alors, de quoi ils parlent ces livres ???
Le premier, c’est « l’orthographe ». C’est à la fois un livre, qui permet de comprendre un max de choses sur ce concept abstrait et souvent considéré comme quelque chose d’effrayant, compliqué, austère. Là, ça s’éclaircit beaucoup, et sans tomber dans le manuel scolaire, ça permettra à bon nombre de jeune lecteur de se (re)familiariser avec ce qui contribue à faire de notre langue une des plus belles et des plus riches du monde (voilà, c’est dit 😉 ! ). Pour se faire, il y a des mots, ceux de Catherine, qui tombent juste, et rebondissent de pages en pages, sans même avoir besoin de sommaire pour être structurés. Et il y a un petit crayon glissé dans la pochette en pergamine, qui permettra à tout un chacun de s’approprier le livre, de le faire sien. Et ça, c’est super !
Le second, c’est « l’anniversaire ». Il y avait déjà quelques livres parus sur les fêtes (en général), et qui expliquent sommairement pourquoi nous célébrons annuellement le jour de notre naissance. Celui-ci va évidemment beaucoup plus loin, il nous amène à nous interroger de manière personnelle sur ce « grand jour ». Que l’on attende impatiemment depuis des mois, ou qu’on en redoute quotidiennement l’échéance, il nous permet de nous placer en tant qu’individu au sein de notre société, du groupe auquel on appartient, que ça soit une bande de potes, une famille recomposée… Parce que s’il peut être considéré comme quelque chose de joyeux, de festif, il n’en est pas moins un des stigmates du fait que nous grandissons, et vieillissons 🙂
Petit message à l’attention des professionnels du livre, travaillant en collectivités, et qui seraient tentés de commander ces livres à l’attention de leur public, mais qui ne le feraient pas à cause du dit crayon (car souvent les livres estampillés loisirs créatifs ne peuvent pas être placés en prêt, de peur de les rendre inutilisables), ne vous arrêtez pas à ça, commandez-les, placez-les dans les mains du plus grand nombre, et encouragez-les à annoter leurs réflexions sur une feuille à part).
Bravo à tous les 2 d’avoir réussi ce pari fou et audacieux,
on vous souhaite une longue et belle route 🙂
L’anniversaire
Catherine Benedetto-Nazarenko – 9782919757008
L’épicerie de l’orage – 10.50 euros
L’orthographe
Catherine Benedetto-Nazarenko – 9782919757015
L’épicerie de l’orage – 10.50 euros
Le site de l’épicerie de l’orage – Le blog
Les 2 livres sont présentés dans une jolie pochette avec en cadeau : un petit crayon + 2 cartes postales dessinées par papillon-papillonnage, le tout sur du papier 100% recyclé, imprimé en Italie.
7 commentaires
Merci pour le blog en général et ces infos en particulier.
Mais comme, malheureusement, j’écris rarement pour ne dire que merci…je vous fais part d’une remarque. Lorsque vous parlez d’un livre, parfois, je reste dubitatif sur le public auquel il s’adresse : adulte, jeunesse, quelle tranche d’age…
Voilà vous savez mon désarroi et verrez s’il y a lieu d’ajouter cette info.
Longue vie à la soupe
(Un parisien)
Pas de soucis, je comprends bien 🙂 C’est vrai qu’on ne marque pas systématiquement l’âge à partir duquel tel ou tel livre peut être abordé. Souvent parce que cela diffère des enfants, et qu’on s’en voudrait de catégoriser les livres, du moins plus qu’ils ne le sont déjà ;). Sinon, pour ceux-là, je pense qu’il faut déjà être à même de pouvoir le lire et y écrire dessus, et pouvoir les interpréter intellectuellement. A mon sens, à partir de 8-9 ans ! Et merci beaucoup pour votre commentaire 🙂
Moi aussi mon ti mot à dire : « BravOOoOooo » et puis les épiciers organisent un ti concours jusqu’au vendredi 2 à minuit… filez vite sur leur blog 😉 sinon, les livres-carnets sont à la soupe (oh yeah !)
Découverts en vrai hier, et déjà annotés, savourés! A partir de 8/9 ans, d’accord, mais sans limite d’âge, hein?!
J’aime ton article 🙂 si juste ! bises
Quand on crée des livres, qu’on les produit et qu’on essaie de leur faire rencontrer un public, il y a peu d’évènement aussi réconfortant que la belle critique d’un libraire. C’est émouvant et joyeux, aussi, et on a envie de vous dire un très grand merci !
merci à vous deux et longue vie à l’épicerie de l’orage 🙂 A viiiite