Aujourd’hui, je ne vais pas vous parler d’un, mais de deux albums (si si !). Deux albums qui, mis en résonance, permettront de parler – vous l’aurez compris – de la société de consommation, un sujet ultra méga important de nos jours, qui conditionne nos vies et nos habitudes. Vaste programme, me direz-vous, surtout lorsque l’on veut s’adresser aux enfants. Et pourtant ! Pari réussi pour ces albums (roulements de tambours !) : Top Car et Nicolas le Philosophe.
Top Car est un album qui nous parlera de l’envie de posséder, de consommer dans une société qui nous y encourage tous les jours. Jacques, notre protagoniste, passe tous les jours devant une énooorme publicité. Voyez vous-même :
Cette Vénus, il en rêve, elle serait bien mieux que sa voiture pas belle, pas rapide, même si elle le conduit partout et qu’elle est facile à garer. Normal. Sauf que, en calculant, il lui faudrait encore un sacré paquet d’années pour rembourser un emprunt à la banque… La solution ? Elle se trouve au 13, rue de la Fortune (mouais.), et s’annonce ainsi : « Gagner facile chez toi », le rêve de tout un chacun ? Il sera payé pour chaque petite voiture assemblée (ironique, non?). Petit à petit, cela devient une obsession et il va même jusqu’à s’absenter du travail (encore plus ironique, non ?). Jusqu’à ce que …
Mais…
Et notre Jacques, au lieu de se contenter de sa Vénus, qui était – jusque là du moins – la plus belle, la plus rapide, la préférée des jolies filles, va se réveiller le lendemain pour retourner au 13, rue de la Fortune.
Quelle meilleure manière, dans un album, pour montrer la société de consommation, l’appât du gain, cette volonté d’acheter encore plus, pour avoir mieux et plus ? L’ironie est maniée finement dans cet album qui veut parler de capitalisme, d’habitudes de consommation, d’obsolescence due des effets de mode, du regard des autres, de société en général. Une société qui se crée de nouveaux désirs, et parfois jusqu’à l’absurde !
Nicolas le Philosophe, quant à lui, est un conte philosophique écrit par Alexandre Dumas. La volonté de cette collection d’albums est de mettre en lien un écrit classique avec une illustration contemporaine, afin de montrer ces classiques aux enfants. C’est Christophe Merlin qui signe le dessin pour celui-ci et met bien en avant le comique de situation rencontré par Nicolas au cours de son voyage. Et ce graphisme est quand même démentiel, plein d’humour et de force ! J’adore !
Cette fable se construit sur un principe d’accumulation, mais à l’envers : plus le héros avance, moins il a. La morale de l’histoire est ouverte : Nicolas est-il plus heureux en ne possédant plus rien, ou a-t-il tout perdu en croyant tout gagner ? Une excellente manière d’en parler avec l’enfant, de lui proposer de réfléchir aux thématiques du rapport aux autres, l’importance que l’on attache à l’opinion de chacun, mais aussi aux biens matériels, au bonheur et à sa quête.
Alors, Nicolas, pauvre ou bienheureux ?
Voilà, grâce à ces deux ouvrages, une bonne manière d’aborder le thème avec les enfants, de parler de propriété, mais aussi de consommation. C’est ce genre de livre qui peuvent, à leur mesure, faire bouger un peu les choses, éveiller quelques consciences et nous encourager à réfléchir à propos de nos habitudes et nos réels besoins.
Des albums pour les enfants, donc, mais pour les grands aussi !
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[…] l’opinion de chacun, mais aussi aux biens matériels, au bonheur et à sa quête » • Soupe de l’espace (La)/ « Un conte drôle et philosophique construit sur le principe de l’accumulation, un […]
[…] NICOLAS LE PHILOSOPHE, Alexandre Dumas & Christophe Merlin : « Cette fable se construit sur un principe d’accumulation, mais à l’envers : plus le héros avance, moins il a. La morale de l’histoire est ouverte : Nicolas est-il plus heureux en ne possédant plus rien, ou a-t-il tout perdu en croyant tout gagner ? Une excellente manière d’en parler avec l’enfant, de lui proposer de réfléchir aux thématiques du rapport aux autres, l’importance que l’on attache à l’opinion de chacun, mais aussi aux biens matériels, au bonheur et à sa quête » ● Librairie La Soupe de l’espace (Hyères) […]