Est-ce que l’amour, c’est vouloir à tout prix garder auprès de soi, ou bien est-ce savoir laisser partir ?
Elliot Ackerman, avant d’avoir été écrivain, a été membre du Corps des Marines. C’est aussi le cas de son personnage principal, Eden, qui un jour est revenu d’Irak est n’est plus jamais reparti. Il est le seul survivant de l’explosion d’un véhicule de l’armée américaine. De sa centaine de kilos, il ne lui en reste plus qu’une trentaine – il n’est plus qu’une plaie gigantesque, que les avancées de la médecine et la dévotion de deux infirmières ont maintenu en vie. Que Mary, son épouse, a décidé de maintenir en vie.
En attendant Eden, c’est l’histoire de Mary qui veille Eden, qui attend un signe, racontée par un narrateur un peu particulier, omniscient. Il connait Mary et Eden, mais surtout il sait ce qu’il y a à l’intérieur d’Eden, son niveau de conscience – ou d’inconscience.
Le texte n’est pas long, juste ce qu’il faut pour dérouler le fil de leur vie. C’est encore un beau roman que nous offre les éditions Gallmeister, pour parler du traumatisme des guerres sur la population américaine – les soldats, leurs familles – mais aussi simplement de la vie, en la poussant dans ses derniers retranchements. Se réconcilier avec le passé au moment du dernier souffle. Encore une belle découverte, traduite de l’américain par Jacques Mailhos.