L’auteur nous plonge au cœur d’une aventure où le lecteur devient le huitième copain de la meute, de la bande qui finit par devenir familière au fil du livre. On les rencontre comme eux se rencontrent, un peu par hasard, dans les premières pages, au cœur d’un manif. Il y a Jules, Lucie, Alison, Tonio, Marc et puis Jeanne et Basile, qui entament une histoire d’amour timide – rapprochements, sourires en coin – puis piquante, fusionnelle. Tous viennent d’horizons différents, ils ont en majorité 19/20 ans, bien plus pour certains.
Et les uns à côté des autres, ils se questionnent sur la société, leur place au sein de celle-ci, leurs choix. Ils investissent la rue, aussi bien visuellement que lors de manifestations. D’abord ils placardent des affiches – écharpes sur le nez, colle à la main – puis boycottent Noël pour ensuite en venir à vivre en squat – immersion dans un mode de vie communautaire qui rappellerait plutôt les premières vacances insouciantes entre copains.
Ils sont impertinents, rentre-dedans, parfois vulgaires. En tous cas ils font exploser au nez des autres leur rage à peine contenue. Derrière les quelques initiatives, leur pensée reste en construction. Ce sont des jeunes qui s’interrogent, qui essayent de définir une cohérence dans leurs opinions politiques souvent floues, désordonnées. Personnellement, j’aurais aimé être davantage brusquée par ce roman, comme sait si bien le faire habituellement la collection Exprim’…