Loin de cette idée où univers pailleté serait au cœur du roman, où fée et autre cheval à corne seraient les héros, comme le suggère la couverture… Voyez-y plutôt là le décalage de la situation…
Ce roman, extrait de la belle production des éditions « Onlit » – maison belge – c’est le mariage parfait entre Cendrillon & Billy the kid (Kill Bill c’est encore mieux ^^). Une bonne dose d’innocence-insouciance et une cargaison d’humour noir-corrosif. Excusez mon langage mais « Putain c’que ça fait du bien de lire de tels textes ! »
Hors norme, il fout un bon coup d’pied au cul à la « littérature-bonne manière » comme je l’appelle, en déstructurant les codes (de bienséance littéraire ^^). En voilà de la Litt-éristique comme j’en ai rarement lue; qu’est-ce que c’est bon de se faire bousculer en littérature ! Essayez vous verrez. Au départ c’est assez énervant, très irritant et puis.. vous y prendrez goût; c’est un peu comme ces bonbons acidulés qui vous provoquent les plus belles grimaces. Drôle et acidulé. Et quand vient la fin (vous serez réconcilié avec vous-même ^^)
C’est amusant, il y a quelques jours avec des potes on cherchait une définition personnalisée du « Lâcher prise ». Eh bien ce bouquin en est un bel exemple pour moi, soit : « Écouter l’enfant qui sommeille en nous ». Bon ! après… ce n’est pas toujours bon de l’écouter…
Pour en revenir au contenu de « Poney flottant », la plume d’Isabelle nous catapulte au plus profond des entrailles d’une auteure de 70 balais plongée dans le coma. Elle qui, sur son lit d’hôpital décide d’écrire (sans stylo) son introspection. Dans le couloir de la mort, les lumières éclairent une enfance enlacée des bras de son roi, son grand-père gentleman farmer incestueux, parsemée de paillettes… de sang.
Weethie Horn, cette fillette de 10 ans qui rêve avoir d’un cheval, vibre de pulsions… assouvies, questionne sur l’enfance, ce monde qu’on idolâtre (oubli ?) une fois adulte. Isabelle ouvre notre boite crânienne comme la boite de Pandore, joue de son hémisphère droit pour titiller notre gauche, valse avec les contes (ceux qui ont bercés notre enfance, et celui qui fait croire…); réveille nos fantômes et autres démons, met l’accent sur ce conte féérique (auquel on croit toutes et certains, enfant) qui bascule…
Faut dire, de par chez nous, on a du sang de Henry le XXVIII, on a toutes les miniatures des héros de Shakessspeare dans les artères. On a les guerres, on a les battles, on a les Vikings, du corbeau noir et des têtes coupées (…) Quand je serai grande, je serai punk. Et j’énucléerai toutes les Margriet Tatcher.
Si comme moi vous avez aimé l’univers insouciant & foutraque de « Bernie » (avec Dupontel) ainsi que l’ambiance corrosive et subversive du film « C’est arrivé près de chez vous » (avec Benoît Poelvoorde) courez à la rencontre de cette plume audacieuse, de cette fille-poney qui en a sous la semelle… Jusqu’au bout…
Coup de cœur pour cet OVNI littéraire.