L’auteure de Rosa Candida et L’Embellie (entre autres), que je vous conseille à foison, est de retour avec un court roman tout en poésie. L’histoire démarre – évidemment – en Islande, en 1942. Un père passionné de volcans baptise sa fille Hekla (l’un d’entre eux, qui entrera en activité quatre ans plus tard) sans vraiment demander l’avis maternel. Vingt-et-un ans plus tard, Hekla est bouillonnante. La voilà qui quitte sa campagne natale pour la ville, la grande. Elle y retrouve ses meilleurs amis : Ísey, devenue mère au foyer sans trop comprendre ce qui lui arrivait, et Jón John, fils sans père de la guerre, homosexuel rêvant de pouvoir vivre ses amours au grand jour.
Ses premiers pas dans ce nouvel environnement la ramènent à une réalité qu’il lui faudra affronter puisqu’on lui propose, à elle si jolie, de concourir pour Miss Islande, et à plusieurs reprises. Mais tout ce qui intéresse Hekla, c’est de trouver l’inspiration pour écrire. Elle entame un roman après avoir publié quelques nouvelles et poèmes – sous un pseudonyme masculin, évidemment.
Dans cette petite Islande des années 60, les règles sont établies : « poète est un nom masculin ». Ísey écrit des lignes et des lignes en cachette de son mari, Jón John rêve de partir à l’étranger, terre promise de liberté et Hekla, elle, oscille entre tenter d’entrer dans le moule et s’en affranchir pour espérer pouvoir vivre de ses textes.
Est-ce qu’Auður Ava Ólafsdóttir parle de son expérience ? Toujours est-il qu’on retrouve les thèmes et mécaniques qui lui sont chers, et elle nous livre ainsi un texte profondément solaire (dans un décor âpre et volcanique), humaniste, et moderne dans sa façon d’aborder les sujets qu’elle a choisi. Intense et légère, drôle et sans pitié, l’écriture d’Ólafsdóttir est unique en son genre et c’est un vrai petit plaisir de lecture ! Traduit de l’islandais par Eric Boury 🙂
A paraître le 5 septembre…
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