Cabanes fait partie de ces livres aussi fous qu’inattendus. Ceux qu’on ouvre par hasard, qui intriguent par leur couverture et qui donne à chaque page envie de s’esclaffer « c’est génial ».
Tout commence avec quinze petits cochons qui se rendent au magasin de bricolage. Ils y achètent des matériaux très divers, parfois un peu insolites pour la construction d’abris.
Puis voilà que chaque page donne à voir les cabanes de cette kyrielle de cochons. Où comment, avec une même base, émergent des constructions qui n’ont rien à voir les unes avec les autres. Les cochons se défient, vivent seuls, en groupe, ne finissent jamais… Le tout sans qu’aucun d’eux n’apparaisse jamais. Le graphisme – très vif et pétillant – est uniquement basé sur des formes simples, répétées et modulées à la façon d’un jeu de construction étonnant, qui donne envie d’aller voir un peu ce qu’il se passe hors-sentier.
Bien vite on s’amuse à identifier les matériaux de chacune des maisons, se demander comment ça tient, comment y vivent les personnages. Jusqu’à l’arrivée du loup, que l’on croyait déjà là à la troisième maison et qui s’est fait un peu attendre. Je n’en dit pas plus mais ça implique des gommettes.
Une histoire loufoque et brillante qui – sous ses faux airs de réécriture du conte des trois petits cochons – se révèle être une mine d’or qui ouvrira la discussion tant autour de l’architecture que des façons de vivre. Et qui invite à construire sa propre cabane avec ce qu’on a sous la main, dans la maison ou à l’extérieur.