J’ai eu la surprise de recevoir celui-là un peu avant parution et à peine l’enveloppe ouverte, j’étais déjà conquise.
Conquise par cette histoire peu banale, par l’écriture juste d’Anaïs Brunet – les mots choisis, les détails touchants – autant que par ses illustrations aux couleurs vives et aux motifs minutieux. Parfois une tapisserie en jungle luxuriante, parfois un sol que l’on devine en tomettes. Dans les illustrations c’est une délicatesse, une sensibilité (d’architecte peut-être) qui fait penser à celle de Max Ducos. Lorsque que c’est la maison (entre autres) qui est mise en valeur et que les zebrures du marbre, les veines des marches, le fer forgé de la porte deviennent autant d’éléments qui accrochent l’œil, qui eux racontent la partie « silencieuse » de l’histoire.
Une histoire pleine d’affection et abordée avec une chouette originalité. Car la narratrice, c’est cette grande demeure, personnage inhabituel, immobile et chaleureux qui voit avec l’été revenir vers elle deux enfants qu’elle connaît si bien et vice-versa. Et quand dans un premier temps il y a l’excitation de se retrouver – les pièces que l’on parcourt à toute vitesse pour s’assurer que rien a changé – celle-ci fait vite place aux habitudes prises les années passées. Le tout sous le regard toujours bienveillant et plein d’amour de ce qui pourrait être la maison d’enfance, ou métaphoriquement la famille.
Un potentiel émotif qui en plus des odeurs de sel et des envies de baignades en creux, laisse deviner la nostalgie des vacances, la nostalgie du sable se glissant à l’intérieur sans être invité, du mimosa se laissant cueillir pour lui aussi entrer, du temps partagé entre la lecture au frais et les grandes explorations sous un soleil brûlant.
Alors pour un premier album, on dit chapeau ! et on l’exhibe dans sa bibliothèque pour attendre avec impatience ceux qui suivront.
1 commentaire
Merci pour cette belle analyse