Après Faillir être flingué, premier roman ambiance western à mille à l’heure, voilà que Céline Minard met en scène non pas une indienne mais trois bacchantes. La Clown, la Bombe, la Brune, braqueuses déjantées, entre iroquoise verte et stilletos, prennent en otage la plus fameuse et la plus couteuse collection de vin de la planète. Sur place, à la baie de Hong Kong, le bunker dont elles ont pris possession est encerclé par une brigade dirigée par Jackie Thran, tête pensante mais peu patiente, affublée qu’elle est de Marwan Cherry, apprenti acolyte à l’efficacité discutable et de Coetzer, le propriétaire dudit bunker et donc le collectionneur de ces bouteilles, les meilleures, choisies avec soin.
Bacchantes est court, c’est un roman-électricité, on a l’impression de prendre le jus, en fait, en le lisant. Moi, j’ai eu la sensation qu’on me hurlait dessus tout le long. Les bacchantes crient, Jackie crie sur Marwan, on est dans l’urgence : tout faire sauter ou tout sauver avant le moment fatidique : celui où l’œil du typhon atteindra la baie, comme prévu.
Souffle coupé, à guetter les allées et venues de leur rat poseur de bombe, on tourne les pages en se prenant quelques éclaboussures de vin rouge qui nous feront des tâches qu’on ne pourra jamais vraiment nettoyer. Comme beaucoup de romans courts, je vous recommande de le lire d’une traite. De toute façon vous n’aurez pas vraiment le choix : on veut, on doit comprendre ce qui se joue vraiment dans ce bunker. Et l’issue de tout ça. Céline Minard est une magicienne qui nous entraine dans son tourbillon, comme elle le fait à chaque fois.