Depuis que son père s’est remarié, Rosa s’est mise à fuguer. Jugée incontrôlable, elle est placée dans un foyer appelé « Lieu de vie » en Dordogne. L’adolescente quitte la ville pour la pleine campagne, loin du peu d’amis qu’elle avait, loin de tout.
Dès son arrivée au foyer, la rencontre avec les éducateurs, les autres jeunes, les règles de vie, les activités collectives lui sont insupportables. Pour Rosa ce simulacre de cercle familial est écœurant, ironique même… Muette ou agressive, Rosa refuse de s’intégrer au groupe et d’obéir aux règles du Lieu de Vie.
Alors elle s’échappe de temps en temps et part respirer au bord de l’eau près de cette Dordogne si belle qui est sa seule source d’apaisement. Elle y rencontre Mona, une fille du village à qui elle s’ouvre, enfin. Toutes les deux vagabondent, prennent des risques, s’amusent. Rosa a enfin un point d’attache. Pourtant l’amitié des jeunes filles va être compromise par l’intervention des adultes jugeant Rosa comme être une « mauvaise fréquentation ».
A nouveau la jeune fille se sent devoir faire face à l’incompréhension et au renoncement du monde adulte. Elle a l’impression que l’histoire se répète comme avec son père absorbée par sa nouvelle vie, et sa mère dépassée par les événements. Alors une fois de plus Rosa s’en va , direction la rivière. Une seule idée la traverse: pagayer pour faire avancer son canoë le plus loin possible…
A travers son écriture sans détour, rythmée, Frédérique Niobey rend compte de la colère, du malaise de l’adolescente. Le roman parle de l’expérience de Rosa qui repousse sans cesse les limites, de l’adolescence en général: le sentiment de ne pas être compris, les malentendus qui font souffrir, la difficulté de parler de soi, le conflit comme seule voie pour s’exprimer…
Trop loin la mer
Frédérique Niobey
Rouergue -10 euros
2 commentaires
Le travail photographique de Dorothy Shoes sur les couvertures du Rouergue est vraiment sublime. Comme une envie d’avoir toute la collection.
ohlalala. J’avais adoré « en cas d’absence »! vite, vite, il me le faut!